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Présentation
La formule est prononcée à deux reprises :- une première fois par la grand’mère au Loup, alors qu’elle pense s’adresser à sa petite-fille :
- « La bonne Mère-grand, qui était dans son lit à cause qu’elle se trouvait un peu mal, lui cria : Tire la chevillette, la bobinette cherra. Le Loup tira la chevillette et la porte s’ouvrit. »
- une seconde fois par le loup, reprenant l'expression de la grand'mère et imitant sa voix, à l’attention du Petit Chaperon rouge :
- « Le Loup lui cria en adoucissant un peu sa voix : Tire la chevillette, la bobinette cherra. Le Petit Chaperon rouge tira la chevillette, et la porte s’ouvrit. »
Dans leur version du conte, les frères Grimm n'emploient pas la célèbre formule. La grand'mère se contente de dire :
« Appuie sur la clenche »
[Empuja/tira/corre el pestillo]utilisant un registre de langue provincial et campagnard. Le loup, quant à lui, ne répète pas cette phrase en contrefaisant sa voix, il laisse simplement la porte ouverte, permettant ainsi au Petit Chaperon rouge d'entrer sans frapper.
Explication
La chevillette est définie comme une petite cheville de porte1. Elle peut être bloquée de l'intérieur2, si bien qu'un visiteur ne pourra pas la retirer et ouvrir la porte.La bobinette est une pièce de bois mobile, maintenue contre le battant d'une porte par une cheville et qui tombe quand on enlève celle-ci pour ouvrir la porte3.
Cherra est la 3e personne du singulier du verbe choir au futur, elle cherra signifie donc elle tombera.
La formule signifie donc « ouvrez la porte, elle n'est pas verrouillée ». En remplaçant cette dernière formule anodine par une formule équivalente, mais plus poétique et plus abconse, voire cryptique, la tradition lui a donné un certain caractère magique.
Une version orale du conte recueillie en Gascogne donne pour cette formule :
« Tire la cordelette et le loquet se lèvera »4. Cela correspond à un mécanisme légèrement différent5 dérivée probablement du texte de Perrault.
Autres formules
Parmi les autres formules de Perrault, celle qui est restée la plus célèbre est « il était une fois » ouvrant depuis nombre de contes de fées.Une autre formule est celle prononcée par la femme de la Barbe bleue à sa sœur :
- « Anne, ma sœur Anne, ne vois-tu rien venir ? »
- « Je ne vois rien que le soleil qui poudroie, et l’herbe qui verdoie ».
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